Il existe de nombreuses armes de kobudô d'Okinawa. Elles sont issues d'instruments qu'utilisaient les habitants d'Okinawa (paysans et pêcheurs) dans leur vie quotidienne. Ces ustensiles, utilisées comme armes, sont au nombre de 12. Le maniement des armes de kobudô demande des années d'entrainement pour être maîtrisées.
En raison de leur complexité ou de leur dangereusité, certaines de ces armes ne sont enseignées qu'à partir d'un haut niveau de pratique en kobudo.
Le Bô
Bâton en bois (chêne, néflier, arec ou kuba -une espèce de palmier-), de grande taille (>hauteur d'un homme ~1,83m). C'est l'un des ustensile les plus anciens ayant servi sur les champs de bataille. Dans notre école, c'est l'arme de base que l'on apprend en premier.
Le Sai
C'est une sorte de trident métallique qui a la forme d'un corps humain et s'utilise par paire ou par trois, le troisième étant situé dans la ceinture. Autrefois, les policiers appelés "Chikusaji" portaient et utilisaient cette arme afin de maintenir l'ordre public. Cette arme est particulièrement efficace contre les sabres. Lorsque il y a 2 ou 3 sai, ils pouvaient être également lancés.
Le Tunkuwa
Le Tunkuwa vient d'un outil en bois servant à prendre les marmites ou d'une manivelle située sur une grosse pierre et servant à moudre le blé. A l'origine cet outil vient du Vietnam et a été totalement intégré dans la vie et la culture des RyuKyu. Il s'utilise par paire et permet à la fois de se protéger mais surtout d'attaquer avec des frappes directes ou circulaires. Une évolution moderne du Tunkuwa a donné naissance au Tonfa moderne, utilisé par différents corps de police, dans le monde.
La particularité de cette arme est sa capacité non seulement à faire des attaques très puissantes grâce à la force centrifuge mais surtout sa richesse en terme de blocages.
Le Nunchaku
Cette arme de kobudo, popularisée par les "films d'arts martiaux" de Bruce Lee dans les années 70, est composée de 2 bâtons courts reliés par une corde. Elle utilise la force centrifuge et la vitesse dans beaucoup de ses techniques. Son origine est mal définie: était-ce un fléau, un mors de cheval, ou un outils à écorcer ?... Très facilement dissimulable et il n'en reste pas moins très efficace pour les attaques.
Le Jo
C'est un bâton court (~1,22m) qui a un maniement spécifique. Il se pratique différement du Bo et son maniement se rapproche plutôt de son utilisation en Aikido ou dans les écoles de JoJutsu par exemple. Le seul et unique Kata a été créé par Sensei Katuyoshi Kanei à la demande de son maître, Sensei Matayoshi Shimpo. Sensei Kanei a pratiqué le Jô dans une école japonaise, la Shindo MusoRyuJoDo.
Le Sansetsukon
C'est une sorte de Nunchaku à 3 branches de même longueur, reliées entre elles par des anneaux métalliques. Cette arme est d'origine chinoise (San Jie Gun). D'utilisation difficile, elle est très dangereuse en raison de son encombrement et de sa puissance dûe à la force centrifuge utilisée dans ses techniques.
Le Kama
C'est la faucille des paysans d'Okinawa. Elle s'utilise par paire. On l'utilise en bloquant puis piquant, coupant ou transperçant l'adversaire. Son maniement demande une forte attention et concentration car la moindre erreur peut avoir des conséquences importantes.
Cette arme est sans doute la plus dangereuse de toutes les armes d'Okinawa et n'est enseignée qu'à très haut niveau de pratique, en Kobudo. Il existe également la "faucille à corde" (Himotsuki Kama) qui permet d'atteindre son adversaire à distance par de grands mouvements circulaires. Me CHINEN est spécialiste de cette technique dangereuse, spectaculaire et redoutable.
l'Êku
C'est la rame des pêcheurs d'Okinawa. C'est une arme très puissante qui a montré son efficacité lors des affrontements entre pêcheurs. La partie plate peut décapiter un adversaire mais peut également projeter du sable pour aveugler.
Le kata enseigné dans notre école est "Chikin Akachu nu Ieku Di", c'est à dire la technique d'Eku d'Akachu de l'île de Chikin. Ce kata utilise différentes techniques de coupe, projection de sable, sauts, etc. C'est une des armes favorites de Sensei Matayoshi, de Sensei Chinen et de Thierry Michel.
Cette arme, très difficile à maîtriser en raison de son déséquilibre et de l'utilisation de ses côtés asymétriques et des techniques de coupe offertes par le côté plat de la rame. L'Eku n'est enseigné qu'à très haut niveau de pratique, en Kobudo.
Le Nunti Bô
C'est une sorte de lance composée d'un baton long (1,70m) et d'une "pique" appelée Manji-Sai. Cette arme, d'origine chinoise, rappèle la hallebarde occidentale.
Le Nunti et le Manji-Sai ne sont enseignés qu'à partir d'un très haut niveau de pratique en kobudo.
Le Timbei et le Seiryûtô
Le Timbei est un bouclier. Réalisé à l'origine à partir d'une carapace de tortue, on le touve souvent aujourd'hui, en acier ou en aluminium (diamètre ~45cm). Il sert à se protéger mais aussi à attaquer l'adversaire. Le Seiryûtô est une machette avec une lame en acier de 60cm.
L'enseignement ne commence qu'à très haut niveau de pratique, en Kobudô.
Le Kwee
C'est une houe servant aux paysans d'Okinawa à bêcher. Son maniement est très difficile en raison de son poids et de son déséquilibre.
Il n'est enseigné qu'à partir d'un très haut niveau de pratique, en Kobudô.
Le Suruchin
C'est une longue corde lestée à ses extrêmités par des pierres. Les techniques sont similaires au lancé de filet des pêcheurs.
Le maniement est réservé uniquement aux Dan supérieurs.